Blog dédié à la musique classique et à l'opéra: comptes-rendus de représentations, concerts, radio et télédiffusions.
mardi 25 novembre 2014
Ouverture de la saison à la Fenice
vendredi 21 novembre 2014
Soirée de gala à Rome - Simon Boccanegra de Verdi (DVD)
dimanche 16 novembre 2014
I due Foscari, second visionnage
Donc j'ai fini par réussir à revoir I due Foscari, opéra de Verdi que je ne connaissais pas du tout et dont la musique m'avait emballée lors du "live" du 17 octobre. Voici ce que j'en pense, après l'avoir revu.
I due Foscari est un opéra charnière. On est loin de Nabucco et du bel canto et déjà presque dans le ton de la Trilogie Populaire Traviata/Trovatore/Rigoletto. Ne manque qu'un livret moins obscur que la pièce de Byron et on avait un authentique chef d'oeuvre. Néanmoins, je le dis sans hésiter, cet opéra fait une entrée météoritique dans mon top verdien. Mélodies qui marquent, thèmes déclinés comme des leitmotivs, airs, ensembles: tout s'est imprimé dans ma mémoire en 2 écoutes, je pourrais déjà en chanter la moitié! J'y entends les germes de Traviata et Trovatore, mais aussi de Forza et même de Don Carlo. Bref, j'adore, et je remercie le Royal Opera House de me l'avoir fait découvrir.
Alors, ce spectacle justement. J'ai lu des commentaires trouvant la mise en scène statique et sombre. Peut être en live, mais au cinéma ça passe très bien. Il est des mises en scènes cinégeniques et d'autres non (cf la Flûte de cet été à Aix). Celle-ci l'est, les gros plans lui donnent une grande intensité et de plus les costumes et les lumières sont superbes.
L'orcheste est, comme d'habitude avec Pappano, superlatif, coloré, engagé. Sir Tony est un grand verdien, ce n'est plus à démontrer. Et pour ne rien gâcher il bénéficie d'un magnifique trio de chanteurs.
Maria Agresta est Lucrezia Contarini. Je vous le dis d'emblée: j'adore le personnage. Une femme, une épouse, une mère, forte, déterminée, mais pas pour autant une méchante comme Lady Macbeth. Et Agresta lui rend merveilleusement justice. Ses interventions son tour à tour enragées ou déchirantes. Voilà un vrai soprano verdien, avec ses couleurs, ses raucités, ses multiples facettes. Enfin une chanteuse de caractère, corsée, qui ne laisse jamais indifférent. J'attendais ça depuis la Fabbricini, je suis comblée.
Francesco Meli est Jacopo Foscari, son mari, celui qui pendant presque tout l'opéra passe plutôt un mauvais quart d'heure. Le metteur en scène ne l'épargne pas: il chante soit dans une cage, soit enchaîné, soit prostré au sol. Mais quel artiste! Le rôle, élégiaque, lui va à merveille, bien mieux que Manrico. La ligne, le soin donné au couleurs, aux nuances, aux phrasés et à la diction (magnifique) ne cessent d'émouvoir. Et puis, voilà une vraie couleur de ténor, ça nous change! Alors oui, l'aigu est pafois tendu et affecté d'un début de vibrato lent, mais malgré ça, je craque!
Placido Domingo enfin, le Doge Foscari, vieux père du précédent. Il a l'âge du rôle, pour une fois, et il est en forme, pas comme à Salzbourg. Non, il n'est pas baryton, la couleur reste celle d'un ténor (mais la voix de Meli étant claire, ça ne gêne pas dans les ensembles). Et il est fantastique. Poignant, émouvant comme jamais. Avec toujours cet art consommé du chant, il invente à chaque instant cette tessiture qui n'est qu'à lui, et il tient le pari, jusqu'à la scène finale qu'il termine les larmes aux yeux. Un immense artiste, que l'on souhaite pouvoir apprécier encore longtemps.
Vivement le DVD! (oui, oui, il y en aura un, j'en suis sûre, je l'ai demandé au Père Noël)
Petit post-scritum: j'ai, grande honte à moi, oublié le nom de la basse qui chante Loredano, le méchant de l'histoire. Mais il a très bien chanté: la preuve, il se fait gentiment huer aux saluts, un peu comme à Guignol!
Copyright des photos: Royal Opera House
samedi 15 novembre 2014
Si l'on faisait un opéra de The Lord of the Rings
Je me prends de temps en temps à échafauder des castings. Et à imaginer qu'un nouveau Wagner viendra pour faire une Tétralogie de The Lord of the Rings. Et s'il cherche une librettiste, je suis candidate!
Voici mes propositions pour faire un opéra de l'oeuvre de Tolkien, sachant que vu le nombre de rôles, il va me falloir toute la planète Opéra!
Prologue: The Hobbit
Bilbo Baggins, ténor: Yann Beuron
Gandalf, baryton: Thomas Hampson
Thranduil, the Elven King, ténor: Klaus Florian Vogt
Thorin Oakenshield, basse: Vitalij Kowaljow
Les nains de la compagnie de Thorin: divers profils, de la basse bouffe (Bombur), via le baryton jusqu'au ténor léger (Fili et Kili).
Lord Elrond, basse: Luca Pisaroni
Bard the Bowman, ténor: Bryan Hymel
Smaug the Golden, Great Worm of the North, basse: Matti Salminen
Oui, je sais, ça manque de femmes, mais je n'y peux rien si l'oeuvre n'en comporte aucune!
Première partie: The Fellowship of the Ring
Frodo Baggins, ténor: Stanislas de Barbeyrac
Gandalf, baryton: Thomas Hampson
Samwise Gamgee, ténor: Florian Laconi
Merry and Pippin, contre ténor et mezzo: Christophe Dumaux et Karine Deshayes
Legolas, contre ténor: Philippe Jarroussky
Aragorn, ténor: Jonas Kaufmann (ben oui, le héros quoi)
Boromir, baryton: Simon Keenlyside
Gimli son of Gloin, basse: Bryn Terfel
Lord Elrond, basse: Luca Pisaroni
Lady Galadriel, mezzo-soprano: Elina Garança
Lord Celeborn, ténor: Klaus Florian Vogt (réemploi, mais le rôle de roi elfe lui va si bien!)
Lady Arwen, soprano: Anja Harteros (pour le grand amour de Jonas, c'est obligé)
Saruman the White, basse: René Pape
Seconde partie, The Two Towers
Les mêmes, plus:
Gollum, contre ténor: Franco Fagioli (hi hi hi)
Treebeard, basse: Matti Salminen (je peux le réutiliser, Smaug est mort durant le prologue!)
Theoden, King of the Mark, basse: Alain Vernhes
Grima Wormtongue: Dominique Visse
Eomér, ténor: Torsten Kerl
Eowyn, soprano: Kristīne Opolais (elle aurait un look d'enfer en Vierge guerrière!)
Faramir, ténor: Francesco Meli (le couple improbable avec Opolais! Mais bon on est dans l'opéra fiction)
Troisième partie, The Return of the King
Les mêmes, plus:
Denethor, baryton: Matthias Goerne
The Witch King of Angmar, basse: Eric Halfvarson
Et choeurs, ensembles, une scène large comme celle du Grosse Festspielhaus et un metteur en scène très heroic fantasy comme Robert Lepage.
Le chef? Christian Thielemann.
Alors, qu'en pensez-vous? 😉
jeudi 13 novembre 2014
En défense de Klaus Florian Vogt
Lors de mes (nombreuses) pérégrinations sur YouTube, il m'est souvent arrivé, sur des vidéos de performances de Klaus Florian Vogt, de lire des commentaires aussi méchants qu'injustes. C'est un triste florilège, généralement commis par des gens qui n'ont jamais chanté une note.
Klaus Florian Vogt "In fernem Land" Lohengrin : http://youtu.be/gcSq3R6PzOg
mercredi 12 novembre 2014
Angela Gheorghiu au TCE... être seule ou mal accompagnée
À peine étais-je un peu inquiète de cet orchestre totalement inconnu et de cet obscur ténor roumain dont j'avais trouvé sur YouTube des extraits de performances peu convaincants.
Mais bon, Angie pour 35 euros, pourquoi se priver?
Et bien, hélas, mes inquiétudes étaient justifiées. L'orchestre, sans grâce, faisait autant de pains qu'une boulangerie, sans compter des bois sans aucune distinction et des cordes grasses.
Le ténor, annoncé souffrant, n'aurait même sans cela pas eu grand chose à dire. Aucun legato, pas d'idées, plus l'aphonie qui m'avait été épargnée sur YouTube. Pourquoi dès lors le faire chanter en solo, massacrer Otello et Lohengrin? Déjà qu'il gâchait les duos...
Sinon, Angie fut égale à elle-même: voix moirée, art de la demi teinte, piani filés... et changement de toilettes et coiffures x3 (du rose princesse au noir andalouse).
Beaucoup de regrets donc, et je m'interroge sur l'opportunité de retourner écouter ce genre de récitals cacheton, au programme hétéroclite et à l'accompagnement au rabais.