dimanche 21 décembre 2014

Fidelio à la Scala de Milan, version Live

Voilà. C'était hier, ma première soirée à la Scala, pour un de mes opéras préférés : Fidelio de Beethoven.

Mes espérances étaient grandes après une première en demi-teintes vue à la télévision, avec un Vogt pas en forme qui se fit porter pâle à la représentation suivante (remplacé pour une pige de luxe par Jonas Kaufmann). Et bien elles ne furent pas déçues, j'ai passé une merveilleuse soirée.

Dès l'ouverture, pourtant pas ma préférée (Léonore 2), la sonorité de l'orchestre, portée par cette merveilleuse acoustique de la Scala (à côté de laquelle Bastille donne envie de pleurer), m'a prise aux tripes. Barenboim sait faire vivre Beethoven, ce n'est pas un scoop, quel rythme, quelles couleurs!

La mise en scène ne me dérange pas, je l'ai déjà dit. Si elle ne m'emballe pas particulièrement, elle fonctionne pour moi, je ne la trouve ni laide ni incohérente. En plus, le plateau rend mieux en vrai qu'à la télé. Les effets de lampe de poche au 2e acte sont particulièrement réussis. Et puis la direction d'acteurs est soignée.

Côté chanteurs, je ne suis toujours pas emballée par Mojca Erdmann. La voix est petite, mais ça ne me dérange pas en soi, ce qui me gêne c'est qu'elle est monochrome et que la chanteuse n'a pas d'idées (Bonney, avec une voix également petite, faisait autre chose du rôle!). Son "Oh wer ich schon" est ennuyeux. Oui, elle est jolie et crédible scéniquement, mais ça ne fait pas une Marzelline. Florian Hoffman est bien, je n'ai pas grand chose à en dire, Jacquino est un rôle si ingrat! Je jugerai quand je l'entendrai dans autre chose.

Falck Struckmann toujours affreux: beuglements, Sprechgesang, tout triple forte... ce n'est pas de la musique. "Welch ein Augenblick" mérite autre chose. Kwanchul Youn chaleureux, bien chantant, émouvant. Très beau Rocco, plein de tendresse. Mattei royal, superlatif pour un rôle aussi mineur que Don Fernando.

Passons à nos 2 héros. Kampe n'a pas la voix que je préfère pour ce rôle, je trouve qu'elle manque de métal, notamment dans les ensembles, mais quel investissement! Son Fidelio est crédible scéniquement, elle est engagée, s'arrache, se donne à fond et émeut. J'admire la performance et le don d'elle même de cette magnifique artiste. Klaus Florian Vogt, très en dedans à la Prima, est de retour en forme. Son "Gott" immatériel et le "In des Lebens Frühlingstagen" qui suit sont très réussis, passant sans souci au dessus de l'orchestre, volume et souffle retrouvés, tenant sans difficulté la fin de l'air où tant de ténors peinent. Très émouvant, vraiment. Alors oui, le phrasé est toujours un peu raide, mais c'est un péché mineur. Une bien belle interprétation. La réunion des deux protagonistes dans "Oh namenlose Freude" fut un grand moment, même si encore une fois la mise en scène les fait chanter ce duo à 5 mètres l'un de l'autre. Ils finissent quand même par se tomber dans les bras!

Le choeur final emporte toutes les réserves qui pouvaient rester. La joie, l'allégresse, les applaudissements... et on sort de ce merveilleux théâtre avec un grand sourire et des étoiles plein les yeux, en rêvant de vite y revenir!

2 commentaires:

  1. C'était mon cadeau d'anniversaire :)
    Pour voir Klaus en live, ne pas rater Ariadne auf Naxos, c'est en ce moment et il y est top d'après les 1ers échos!

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