lundi 8 décembre 2014

Premières impressions sur le Fidelio de la Scala (#PrimaScala sur Arte)

J'ai donc craqué, et sans remords. J'ai regardé le live de la Prima sur Arte, sachant que la représentation à laquelle j'assisterai bientôt sera forcément très différente, ne serait-ce que parce que j'ai une écoute beaucoup plus attentive dans une salle d'opéra que devant la télé. Voici quand même mes premières impressions.

La mise en scène fonctionne pour moi. Le travail de Deborah Warner se tient, ne cherche pas inutilement à "choquer le bourgeois", va au bout de sa logique et surtout respecte le livret. Alors oui ils sont en jogging et baskets, mais franchement je les préfère comme ça que nus et se roulant par terre version Eurotrash!

La Fidelio/Léonore de ce soir, Anja Kampe est une bien belle héroïne, le travestissement fonctionne très bien, l'artiste est investie dans le rôle et en maîtrise toutes les facettes. Je préfère a priori une voix avec plus de métal, mais comme on n'a pas à la télé les moyens de juger de la part de la prise de son, je réserve mon opinion définitive pour le live.

La même chose vaut pour Klaus Florian Vogt. J'ai trouvé la ligne heurtée et les respirations bizarrement placées dans son "In des Lebens Frühlingstagen" mais il n'était pas aidé pas le tempo lent de Barenboim. Le timbre clair ne me gêne pas, je l'ai déjà dit. Le volume semblait un peu limité, encore une fois c'est peut être la prise de son, car mes souvenirs de Vogt en live sont ceux d'une voix qui remplit aisément la salle. En revanche je n'ai pas aimé sa façon de crier les dialogues, je les aurais aimé plus intériorisés. Mais dans l'ensemble une performance qui ne m'a pas déplu.

Par contre, Marzelline n'est pas une soubrette. Il serait bon de s'en souvenir avant de monter un cast. Elle est mimi Mojca Erdmann, elle chante joliment, mais j'entends Blondchen. Sur Florian Hoffman et Kwanchul Youn je n'ai pas d'opinion tranchée pour le moment.

Dans les j'aime pas il y a le Pizarro beuglé de Falck Struckmann, éructé de bout en bout. Ok c'est un méchant mais ça n'empêche pas la finesse. Pas de grands espoirs d'amélioration de ce côté là hélas. De même, pourquoi choisir Léonore II en ouverture? Ça ne pulse pas du tout pour une entrée en matière, je la trouve plus à sa place entre les 2 actes...

Heureusement, l'orchestre et les choeurs de la Scala sont toujours aussi superbes. Quel final! Vivement le live!

PS: j'ai trouvé les loggionisti bien sages. Leurs indignations s'expriment visiblement plus quand il s'agit d'opéra italien!

photos Teatro alla Scala

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